« Be the leader you want to follow. » Il y a quelques jours, au gré de mes déambulations sur les réseaux sociaux, je suis tombée par hasard sur cette citation. C’est le genre de citation qui m’interpelle et met mes neurones en action.  

J’ai besoin de l’explorer, de découvrir quels secrets elle recèle, pourquoi elle me trotte dans la tête depuis des jours. Que veut-elle dire au juste ? S’agit-il de trouver un modèle idéal et de le copier ? De transposer la recette d’un Martin Luther King ou d’un Tony Robbins dans sa propre cuisine et de servir le même gâteau ? Cette explication ne me convient pas car elle est en contradiction avec le devoir d’authenticité auquel je tiens tant chez le manager.  

A la rencontre de votre leader idéal : vous ! 

Une autre citation, d’Oscar Wilde cette fois, me vient à l’esprit : « Soyez vous-même, les autres sont déjà pris ». Nous sommes, lui et moi, d’accord sur ce point : la clé de l’épanouissement passe par l’authenticité. Et un leader épanoui rayonne et inspire son équipe. Qui peut résister à l’appel de la lumière ? 

Partant de ce constat, je vous propose dans cet article 5 pistes pour incarner votre propre idéal du leadership et donner envie à votre équipe de vous suivre :  

  1. Travailler la confiance en soi
  2. Déterminer ses 3 valeurs phares et les incarner
  3. Se fixer un cap
  4. Incarner qui je veux être avec mon équipe
  5. Identifier ses sources de plaisir

1. Travailler la confiance en soi 

Avoir confiance en soi, c’est avoir confiance en ses compétences et en sa capacité d’action. C’est la clé n°1 pour rayonner en tant que manager. 

Vous sentez-vous capable de mener vos projets ? Vous sentez-vous légitime ? Allez-vous facilement vers l’inconnu ? Avoir confiance en soi, c’est aussi ne pas avoir peur du changement et être capable de réinventer ses projets ou sa vie.  

Pour vous aider à améliorer votre confiance en soi1, je vous propose trois actions à appliquer dans votre quotidien de manager :  

  • Cultivez des liens qui vous nourrissent. 
  • Tentez des choses. 
  • Acceptez vos failles et aimez-les ! 

Cultivez des liens qui vous nourrissent 

La confiance en soi naît aussi du regard de l’autre.  

Un enfant qui naît ne peut rien faire tout seul, il va devoir développer des compétences. C’est en partie par le regard de l’autre, de sa mère, de son père, de son entourage proche, qu’il va nourrir sa confiance en lui.  

C’est exactement pareil dans la vie, et au travail. Si au jour le jour, je cultive des liens positifs, qui me nourrissent, ma confiance en moi-même grandit. Je ne parle pas de s’entourer de personnes qui acquiescent à tout ce que vous faites ou dites, et qui vous renvoient une image tronquée de ce que vous êtes. Je parle simplement de cultiver des liens professionnels avec des personnes qui vous renvoient une bonne image de vous-même. Qui sont ces personnes ? Ce sont celles qui savent reconnaître vos compétences et les valoriser, et en même temps, accepter vos erreurs et vos failles. 

Tentez des choses 

Développer ses compétences est une excellente chose. Mais si je ne passe pas à l’action, si je ne tente rien, si je reste observateur, je ne nourris pas ma confiance en moi. Certes, je ne prends pas de risque. Mais je ne tente pas non plus ma chance.  

Prenez un joueur de football. Il aura beau être sélectionné dans l’équipe nationale grâce à ses compétences, s’il reste constamment sur le banc de touches, il ne deviendra jamais un grand joueur. Les grands joueurs prennent des risques, ils ratent des penalties, et reçoivent des cartons rouges. Parce qu’ils jouent sur le terrain.  

Tentez des choses. Observez le résultat de vos actions.  

Imaginons une situation concrète : depuis quelques temps, vous remarquez que les relations entre les membres de votre équipe sont conflictuelles. Que pouvez-vous tenter ? Vous allez commencer par observer, vous former, et essayer de comprendre les causes de ces attitudes. Ensuite, vous allez passer à l’action : vous imaginez plusieurs méthodes pour tisser la confiance, vous en sélectionnez une et vous la testez (par exemple, en imaginant un partage de points forts ou en créant une nouvelle dynamique de réunion). Observez alors les résultats : est-ce que ça a marché ? Qu’est-ce que j’ai bien fait ? Qu’est-ce que je n’ai pas bien fait ? Que suis-je en train d’apprendre ici pour moi-même ?  

L’action concrète va vous permettre de développer vos compétences par l’expérience. De ce fait, votre confiance en vous en sortira grandie. N’ayez donc pas peur de tenter à nouveau. Plus vous expérimentez, plus vous apprenez, plus vous faites grandir la confiance en soi.  

Acceptez vos failles 

On ne peut pas développer la confiance en soi sans accepter ses failles. Si l’on n’est pas prêt à faire face à ses erreurs et à fournir un effort pour s’y confronter, on n’a aucune chance de développer la confiance en soi. S’accepter, c’est s’accepter tout entier.  

J’irais même plus loin : il faut apprendre à aimer ses failles, car elles nous apprennent quelque chose et nous différencient. Nous devons apprendre à aller à leur rencontre dans le plaisir et la joie d’apprendre.  

Imaginons une pianiste virtuose. Avant de devenir virtuose, elle a dû jouer pendant des milliers d’heures. Le seul entraînement ne suffit pas pour développer sa confiance en elle. Pour qu’elle ait confiance en elle, il faut qu’il y ait une forme de plaisir à l’apprentissage, la joie d’apprendre, la joie du progrès. Elle fera des fausses notes, une fois, deux fois, dix fois. Elle les corrigera chaque fois. Au bout d’un moment, avec la persévérance, elle commencera à engranger des succès. Elle acquerra un nouveau morceau. Elle jouera devant une audience. Et tout cela fera grandir sa confiance en soi, dans son art, mais aussi dans tous les domaines de sa vie.   

N’ayez pas peur des fausses notes. Soyez fier de les corriger.  

2. Déterminer ses 3 valeurs phares et les incarner 

En tant que manager, quelles sont les trois valeurs auxquelles je donne le plus d’importance ? Quelle ligne de conduite ai-je envie de suivre pour respecter ces trois valeurs auxquelles je tiens ?  Comment puis-je les incarner concrètement dans l’action ?  

Mes valeurs comme filtre de décision 

Savoir ce qui est important pour moi m’aide à être le leader que je veux incarner. Caricaturons un peu et imaginons deux managers : l’un a la valeur « plaisir », l’autre la valeur « rigueur » dans son top 3. Leur type de management sera différent, leur manière de répondre à des questions ou des challenges sera différente, leurs prises de décision seront différentes.   

Imaginons que je suis dans une période de doute face à un choix, une décision. Si je suis conscient de mes valeurs, je peux me poser la question : « qu’est ce qui colle le plus à mes valeurs pour faire mon choix ? » « Quelle est la valeur qui va me guider ? » 

A partir du moment où je prends conscience de mes trois valeurs phares, que je les accepte et que je les assume, j’ai un filtre ultra efficace : je me libère l’esprit des valeurs qui ne me servent pas et je me dirige directement vers ma destination.  

3. Se fixer un cap  

Les valeurs, c’est la manière dont j’ai envie de mener ma barre. Le cap, c’est l’endroit où je veux aller. Ma vision et mes objectifs.  

Plus je vois clairement mon cap, plus mon équipe voit clairement ce cap, mieux je vais m’orienter vers celui-ci.  

Imaginons que vous roulez à vélo dans le brouillard : vous allez avancer à tâtons, vous allez pédaler très doucement, vous allez peut-être vous tromper de chemin et vous allez devoir poser le pied à terre. En revanche, si le brouillard se dissipe et que vous voyez clairement votre destination, vous allez pouvoir mettre de la vitesse. Vous serez beaucoup plus sûr du chemin à emprunter, même si vous vous en écartez un moment, vous pourrez le retrouver facilement et rejoindre votre destination.  

Visualisez là où vous voulez aller maintenant.  

Du rêve à l’action concrète 

Se fixer un cap, c’est rêver et se donner des objectifs pour réaliser son rêve. L’important est de ne pas rester dans son rêve mais de faire le lien entre l’imaginaire et le réel, en passant à l’action de façon graduelle. En passant du rêve à l’action concrète : 

Quel est mon grand rêve ? 

Quel est mon objectif dans six mois ? Dans un an ?  

Que vais-je faire demain pour avancer vers mon objectif à un an ? 

J’ai rencontré la directrice d’une asbl qui proposait des formations pour les demandeurs d’emploi. Leurs locaux étaient chargés d’une histoire régionale et reflétaient le passé industriel de la région. Cette directrice rêvait de faire de ce bâtiment un lieu de transmission ouvert au public, car les voisins, leurs parents, leurs grands-parents y avaient peut-être travaillé ou grandi.  Elle a d’abord mis des mots et des images sur son cap. Elle a partagé sa vision avec son équipe. Puis ils sont passés à l’action, en organisant trois événements culturels, qui lui ont permis de créer des liens avec les gens du quartier. En le fixant clairement, cette directrice se donne les moyens d’atteindre, un pas après l’autre, son cap.  

C’est la politique des premiers pas, que je défends ardemment. Pourquoi ? Parce que le monde change constamment : passer son temps à faire un plan d’action détaillé pour atteindre son grand rêve n’est pas pertinent dans un monde en mouvement perpétuel. Nous passerions alors plus de temps à penser l’action au lieu de la réaliser. Et nous perdrions notre temps. Pensons au rêve, puis aux premiers pas et ensuite, passons à l’action. 

4. Incarner qui je veux être avec mon équipe 

J’ai travaillé avec un enseignant qui avait été promu à un poste de directeur. Pour lui, c’était un passage difficile, parce qu’il était jeune, qu’il venait d’une petite école, et qu’il se retrouvait soudainement dans une très grande école, avec de hautes responsabilités, et un métier à apprendre sur le tas. Lui-même avait le souvenir d’un de ses anciens directeurs, une figure plutôt paternelle, qui laissait toujours sa porte ouverte. Il était doté d’une grande expertise et d’une grande capacité d’écoute. C’était cette figure qu’il avait envie incarner.  

Mais il n’était pas ce directeur, il n’avait pas encore son expertise, et les conditions n’étaient pas les mêmes : il ne pouvait pas transposer la recette de cet ancien directeur dans sa propre cuisine. 

Son challenge était de parvenir à acquérir cette grande expertise, tout en se rendant disponible pour ses enseignants, puisque tel était son idéal de management. Il a fini par réserver des plages dans son agenda pour le développement de ses compétences, tout en libérant d’autres moments pour être à l’écoute de son personnel enseignant. En coaching, il a trouvé le bon compromis pour incarner le leader qu’il voulait être pour son équipe.  

Posez-vous les bonnes questions : comment ai-je envie de me comporter avec mon équipe ? Quel genre d’humain ai-je envie d’être ? Ai-je envie d’être authentique ? Ai-je envie d’être à l’écoute ? Ai-je envie d’être un expert ? Quelle est l’image pour moi d’un bon leader ? Que vais-je faire pour l’incarner ?  

Je vous propose un petit exercice : demandez-vous comment concrètement, cette semaine, vous pouvez mettre une de vos qualités en pratique. Par exemple, rigoureuse, cette semaine, je m’accorde 3 heures pour aller au fond des choses. Et tant pis si pour cela, je suis moins disponible pour mon équipe. 

5. Identifier ses sources de plaisir  

Je pense fondamentalement qu’ « un manager épanoui est forcément charismatique ». C’est une citation de Marc Halévy et j’y adhère à 200%. Un manager bien dans sa peau, qui prend du plaisir au travail, est un manager qui rayonne. Un manager qui rayonne attire forcément à lui une équipe motivée.  

Trop de managers se sacrifient. Ceux qui sont orientés tâches ne pensent qu’en termes de tâches et se sacrifient au travail. Ceux qui sont plus orientés équipe s’oublient eux-mêmes et se sacrifient à l’équipe. 

Posez-vous les questions suivantes : qu’est ce qui me fait plaisir, à moi ? Qu’est ce qui me nourrit ? Si c’est déjà trop loin pour vous, commencez par : comment puis-je m’assurer un minimum de confort, de sérénité, de sources de joie ? Est-ce que je m’accorde le temps de rire ? Quelles sont, finalement, mes sources d’énergie ?  

Autorisez-vous le plaisir au travail. Autorisez-vous à prendre un café avec votre équipe, si cela vous plait. Autorisez-vous à lire un bouquin dans votre bulle, si c’est cela qui vous met en joie. Autorisez-vous à vous entourer de plantes ou à installer un jeu de fléchettes.  

Autorisez-vous à rayonner. 

Car un leader qui rayonne, c’est un leader qu’on suit, assurément.  

Exercice pratique 
Vous voulez visualiser le leader que vous voulez incarner ? Dessinez-le ! Quelle taille a-t-il ? Quelles couleurs porte-t-il ? Quels vêtements ? Dans quel environnement est-il ? Que dit-il ? Utilisez votre imagination, accrochez votre dessin au mur, regardez-le chaque jour. L’incarnez-vous ?  

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